C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris, hier, le décès de Bernard Grandmaître, un grand Franco-Ontarien originaire de Vanier, un homme profondément engagé envers sa communauté et fier de ses racines.
Né le jour de la Saint-Jean-Baptiste, le 24 juin 1934, à Eastview, Bernard Grandmaître a grandi au cœur d’une communauté francophone tissée serrée. Après des études à Eastview et à Ottawa, il se tourne d’abord vers le monde des affaires, travaillant pour Imperial Oil et Goodyear avant de suivre son instinct entrepreneurial. Il fonde alors sa propre entreprise, DEN-MARC, nommée en l’honneur de ses fils Denis et Marc, une belle preuve de son attachement à la famille. L’entreprise, devenue plus tard Pharma-Plus, contribue au dynamisme économique de Vanier, tout comme son implication à la Chambre de commerce d’Eastview, dont il devient président. En 1967, il est nommé Personnalité de l’année, reconnaissance de son leadership et de sa contribution à la vie locale.
Mais c’est véritablement par la politique municipale que Bernard Grandmaître marquera le cœur de sa communauté. Élu échevin en 1969, puis maire de Vanier en 1974 à seulement 40 ans, il dirigera la ville avec passion et conviction pendant plusieurs mandats. Visionnaire et profondément attaché à l’autonomie de Vanier, il reviendra même à la mairie en 1982 pour défendre les intérêts de ses concitoyens face à la question de l’annexion à Ottawa.
En 1984, il fait le saut sur la scène provinciale en devenant député libéral d’Ottawa-Est, un rôle qu’il occupera pendant 15 ans. À Queen’s Park, il laisse une empreinte indélébile : ministre des Affaires municipales, ministre du Revenu, mais surtout ministre des Affaires francophones, un poste qu’il occupera de 1985 à 1990.
Son héritage le plus durable demeure sans contredit la Loi sur les services en français (Loi 8), adoptée à l’unanimité le 18 novembre 1986. Grâce à cette loi, les Franco-Ontariens obtiennent enfin le droit de recevoir des services gouvernementaux dans leur langue. Pour beaucoup, ce geste marquant a représenté une reconnaissance officielle et symbolique de leur place en Ontario. C’est d’ailleurs ce qui vaudra à Bernard Grandmaître le titre de « Père de la Loi 8 », un surnom qu’il portait avec humilité, mais dont il pouvait être très fier.
L’impact de Bernard Grandmaître se reflète encore aujourd’hui à travers les lieux et distinctions qui portent son nom : l’Aréna Bernard-Grandmaître à Vanier, l’École secondaire Bernard-Grandmaître, la Bourse Bernard Grandmaître et le Prix Bernard Grandmaître de l’ACFO Ottawa entre autres. Tous rendent hommage à un homme dont la vision, le courage et la détermination ont façonné l’histoire francophone de l’Ontario.
Tout au long de sa vie, Bernard Grandmaître a incarné la fierté, la résilience et la solidarité des Franco-Ontariens. Homme de famille, homme de terrain et homme de vision, il a su faire de son parcours un exemple d’engagement au service des autres.
Le Muséoparc Vanier salue la mémoire d’un grand bâtisseur qui a su faire rayonner Vanier, Ottawa et toute la francophonie ontarienne. Son héritage se fera sentir encore longtemps, dans le quotidien de celles et ceux qui, grâce à lui, peuvent vivre pleinement leur identité francophone.
Des témoignages marquants
- Le Droit, « Le bâtisseur franco-ontarien Bernard Grandmaître est décédé »
- Le Droit, « Le legs inestimable de Bernard Grandmaître »
- 94,5 Unique FM, « 1933-2025 Bernard Grandmaître : portrait du père de la Loi 8 en Ontario, le ‘petit gars d’Eastview’ »
- Radio-Canada
- « Le père de la Loi sur les services en français, Bernard Grandmaître, s’est éteint »
- « Décès de Bernard Grandmaître : Il avait la francophonie tatouée sur le cœur »
- « Mort de Bernard Grandmaître : retour sur une vie en faveur de la francophonie »
- ONFr, « Décès de Bernard Grandmaître, père de la Loi sur les services en français »
- L’Express, « Le bâtisseur franco-ontarien Bernard Grandmaître est décédé »