Le Canada entre dans la Première Guerre mondiale le 4 août 1914. Les premiers contingents canadiens arrivent donc sur les théâtres d’opérations, en France et en Belgique, dans la première moitié du mois de février 1915.
Plusieurs commentateurs de l’époque ont remis en cause l’importance de la participation des Canadiens-français à l’effort de guerre. Pourtant plusieurs historiens ont remis en perspective cette participation qui s’effectue, pour les francophones, dans un contexte qui leur est très défavorable.
Juste avant la guerre, le Canada est touché par une grande vague d’immigration provenant des îles britanniques. Ces immigrants anglophones s’enrôleront en masse au début du conflit, faisant ainsi chuter le pourcentage de recrues francophones. De plus, une grande partie des Canadiens français demeurent encore en milieu rural, et ce, malgré un mouvement d’urbanisation constant depuis le milieu du 19e siècle. La situation au sein de l’armée canadienne est également problématique. En 1914, la vie militaire se passe exclusivement en anglais ; il est donc difficile pour un francophone de s’y faire une place et ses possibilités d’avancement sont très limitées. Finalement, le contexte politique, surtout en Ontario, est défavorable à l’enrôlement des francophones. Dans la province, le fameux Règlement XVII limite les droits des francophones à un enseignement dans leur langue. Plusieurs commentateurs francophones de l’époque en viennent d’ailleurs à exiger la réappropriation de leurs écoles avant l’effort de guerre de leurs compatriotes.
Malgré tout cela, près de 15 000 Canadiens français se portent volontaires pour aller combattre en Europe. De ce nombre, plusieurs proviennent de la capitale nationale, eux qui sont directement touchés par le non-respect de leur langue par le gouvernement ontarien.
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